Marcel Locquin, scientifique transdisciplinaire, a effectué dans le cadre du Musée des Langues une
sorte "d'archéologie du langage" par la recherche étymologique des langues anciennes. En rapport avec
l'étude de l'acquisition du langage chez le bébé, il en a déduit des phonèmes archétypaux utilisés par
les premiers humains, où phonétique et sémantique vont de pair, et résonnent encore en nous dans notre
perception de la voix.
cf le site
http://trans-science.enfrance.org/index.html
Fortement intéressé en tant que chanteur, par cette étude des sons émis par la voix, j'ai fait aussi mes propres recherches, par complémentarité orientées sur les voyelles. En effet dans l'étude de l'évolution du langage, les linguistes ont observé que les racines des consonnes sont plus permanentes que pour les voyelles. Ainsi Marcel Locquin a donc établi son étude sur les phonèmes archétypaux sur les consonnes parce qu'il s'est intéressé au langage, mais dans une perspective générale du son émis par la voix, je considère que les voyelles ont leur place, et d'autant plus pour le chant (le mot
voyelle vient de
voix).
On peut trouver de nombreuse informations sur la symbolique des voyelles dans diverses traditions spirituelles, notamment dans les langues anciennes (sanscrit, hébreu,...), en lien avec les formules magiques, les mantras,... Le chant diphonique aussi, qui est le procédé de faire ressortir 2 notes avec la voix, balaye les harmoniques pour émettre des voyelles pures, accentuées. De même les recherches en cinématique ont montré le rapport entre son et forme par la vibration physique. Ainsi la voyelle A forme concrètement une étoile à 6 branches...
Pour résumer à l'extrème ce phénomène vocal, on retiendra que les
voyelles
se rapportent au primordial, à l'essentiel du vécu humain, et que les
consonnes
se rapportent à l'incarnation, à la structuration du vécu humain. On notera
que le "L" est une consonne spéciale qui fait surtout ressortir les voyelles
associées, et qu'il signifie pour M. Locquin le principe éternel, ou la catégorie
si inversion, ce que j'interpréterais comme la valorisation de la voyelle en
la définissant (à expérimenter en vocalisant...).
Le chant de la voyelle si elle n'était limitée par la longueur du souffle, pourrait être éternelle... Et si l'on est sensible à l'harmonique, elle peut être très pure. La consonne est plus ou moins délimitée, et permet d'articuler, de donner sens aux principes essentiels des voyelles.
Musicalement les consonnes se rapportent aux rythmes, et les voyelles aux harmonies; les mélodies sont le résultat de la combinaison des deux de manière significative. C'est le langage propre à la musique, qui articule des symboles sonores, riches de sens.